Théo, qui a débuté son parcours chez NowBrains en tant qu’alternant il y a un an, occupe désormais le poste de Chargé d’Affaires à seulement 21 ans. À la fin de son expérience en alternance, il a eu l’opportunité de participer à un projet ambitieux et exceptionnel visant le déploiement de systèmes informatiques sur 13 navires d’une prestigieuse entreprise des Pays-Bas. Sa mission a duré une semaine, en voyage entre la France et Bilbao, une ville du nord de l’Espagne. Dans cette interview, il partage les détails fascinants de son aventure.
Interviewer (I) : Bonjour Théo, comment vas-tu ? Peux-tu nous expliquer en détail comment s’est déroulé ce projet pour la mise en place de systèmes informatiques sur des navires, pour une grande société maritime des Pays-Bas ?
Théo (T) : Bien sûr ! Le projet a nécessité environ 2 mois de préparation. Tout a commencé lorsque nous avons reçu une demande de cette compagnie avec une idée approximative de ce qu’elle voulait. Ensuite, nous avons effectué des expertises sur les navires pour évaluer l’état des installations et déterminer ce qui pouvait être récupéré et ce qui ne l’était pas. J’ai fourni un rapport d’expertise technique détaillant l’état des installations, leur viabilité et les risques éventuels.
J’ai ensuite élaboré un mémoire technique, présentant les éléments nécessaires pour créer un système identique sur chaque navire évitant ainsi des configurations individuelles. Nous avons réutilisé autant que possible les composants existants pour faciliter sa mise en place.
Le serveur est industrialisé et est configuré complétement par Franck, qui est Préparateur Atelier à Lyon. Il le configure selon les spécifications techniques nécessaires de chaque navire et s’occupe de toute la préparation logistique jusqu’à la sécurisation de son expédition sur les navires. En moyenne, Franck monte un serveur en 2 jours ce qui est très rapide !
L’installation sur les navires a pris environ une semaine, en comptant les éventuels problèmes qui ont pu survenir. Cette étape impliquait l’installation physique du serveur et des ordinateurs, ainsi que la copie de toutes les données à récupérer à partir des anciens postes et serveurs. Cette copie prenait du temps, et nous devions effectuer les synchronisations toutes les nuits pour que l’équipage puisse continuer à utiliser les anciens ordinateurs pendant le processus.
En parallèle, nous devions expliquer à l’équipage les changements apportés et gérer la coexistence des anciens et nouveaux systèmes, ce qui était assez complexe.
Une fois que toutes les installations étaient terminées, nous devions encore effectuer quelques ajustements, comme l’installation des licences pour certains logiciels, résoudre des problèmes mineurs et surtout assister et former les utilisateurs sur le nouveau système et ses particularités.
Enfin, lorsque tout était opérationnel, nous avons procédé à la phase de documentation pour le help desk, afin que l’équipe du navire puisse prendre en charge le système en connaissance de cause. Nous devions également mettre en place des éléments de surveillance pour permettre une maintenance préventive ou résoudre les éventuels incidents à distance.
I : Donc, chaque projet prend environ une semaine pour être entièrement terminé, mais cela nécessite aussi une préparation de deux mois en amont, c’est bien ça ?
T : Tout à fait ! La phase active du projet, celle où nous sommes à bord des navires pour effectuer les installations et les ajustements, dure généralement environ une semaine. Mais avant cela, nous avons eu environ deux mois de préparation pour réaliser les expertises techniques, élaborer le mémoire technique, préparer l’atelier et planifier la mise en place sur l’ensemble des navires de la flotte maritime.
I : Cela semble être un processus complexe et chronophage ! As-tu rencontré des obstacles pendant cette mission ?
T : Oui, nous avons rencontré quelques obstacles. Les retours de l’équipage sont très positifs, et il y a une grande différence entre avant et après l’installation des nouveaux systèmes. Avant, il y avait des problèmes de performance et de sauvegarde de fichiers. Pour résoudre ces problèmes, j’ai mis en place un système de sauvegarde plus sécurisant. Désormais, les ordinateurs sont capables de tenir dans le temps.
La gestion de la sécurité des fichiers des officiers marins a également été un défi. Nous avons dû mettre en place une hiérarchie de permissions pour protéger les fichiers comptables du commandant, par exemple.
Des problèmes de connexion internet à bord ont perturbé les synchronisations. Le routeur était obsolète et avait des problèmes de synchronisation avec le serveur NTP (Network Time Protocol), ce qui a rallongé la mission de 3 jours.
Un serveur de temps est une machine chargée de fournir la date et l’heure à des utilisateurs, qui se synchronisent avec lui en utilisant le protocole NTP (Network Time Protocol). Cette procédure garantit le maintien de l’heure précise sur les ordinateurs connectés à un réseau, empêchant ainsi toute dérive horaire. |
Nous avons également rencontré un problème inattendu avec un switch, qui s’est avéré être un hub. Cela a ralenti le système et créé des problèmes de performance.
I : Tu as passé qu’une semaine sur le bateau ?
T : Oui, et finalement, malgré les obstacles, nous avons réussi à terminer la mission dans le temps imparti. Nous avons importé avec succès les e-mails de l’ancien système vers le nouveau. La mission a été intense, avec des journées de 13 à 14 heures, mais elle a été très enrichissante. J’ai pu observer de près les opérations du navire, la manœuvre pour quitter le port, les équipages en action, les remorqueurs qui venaient aider, toute cette coordination était impressionnante à voir.
I : D’un point de vue personnel, que retiens-tu de cette expérience ?
T : Cette expérience est spéciale, mémorable et unique. Travailler sur un navire est une opportunité rare. On se lie d’amitié avec l’équipage, on voyage vers des destinations incroyables et on interagit avec des personnes formidables. Les membres de l’équipage partagent entre eux des expériences similaires en mer et se soutiennent mutuellement, étant donné qu’ils sont loin de leurs propres familles pour des mois. Cela crée un environnement familial à bord, rendant cette expérience très spéciale.
I : Peux-tu nous donner un aperçu de ce que signifie être technicien à bord d’un navire ?
T : En tant que technicien à bord d’un navire, vous êtes considéré comme un membre à part entière de l’équipage. Vous bénéficiez de repas adaptés à la navigation et d’installations confortables, bien que les vibrations puissent perturber parfois le sommeil. Les liens étroits que vous tissez avec l’équipe rendent le travail agréable. Chaque navire a sa propre unicité créant ainsi des souvenirs uniques.
I : As-tu appris quelque chose sur le navire que tu n’aurais pas pu apprendre autrement ?
T : Absolument. Par exemple, la synchronisation du temps sur les navires a été un défi unique. Les systèmes informatiques standards ne sont pas conçus pour gérer les changements fréquents de fuseau horaire sur les navires. Nous avons dû développer une solution technique pour créer un serveur de temps capable de changer automatiquement de fuseau horaire en fonction de la position du navire. Cette découverte a été très technique et intéressante, car elle implique des aspects que peu de personnes avaient anticipés auparavant.
I : Ton récit révèle une aventure véritablement captivante, illustrant à la fois la fascination et la complexité de ta mission à bord du navire. Nous te remercions d’avoir partagé avec tant de passion et d’authenticité les détails fascinants de ton immersion dans le monde de la navigation, en conjonction avec le déploiement d’un serveur informatique. Ton témoignage ne manquera pas d’inspirer d’autres esprits avides d’aventures similaires ! Chapeau pour cette expérience extraordinaire que tu as partagée avec nous !
“Fin !”